Un petit film monté par Cathy pour retracer le voyage terrestre de  la pirogue.

De Ouipoin à Ouano - Voyage du tronc

Le 19 mars dernier, j'attendais tranquillement sur le bord de de la piste, coupé en deux parties bien rangées par les lez'arts.

Quand ils sont arrivés : deux lez'arts et les agents municipaux de La Foa. Ils venaient me chercher pour mon premier voyage jusqu'à la mer. Ils entourèrent ma plus grosse partie d'une chaîne et me tirèrent sur la piste, rendue bien glissante après la saison des pluies.



Une fois mes deux parties arrivées à la tribu de Ouipoin, ils m'ont fait monter dans un camion-benne, en présence du chef de la tribu venu jeter un oeil aux opérations au détour d'un coup de chasse.



La route vers les plaines traversait les rivières gorgées d'eau par les pluies.



Arrivé à Ouano, au bord du lagon, le soleil s'est enfin levé et le chauffeur de la machine m'a réinstallé avec délicatesse sur mes cales.

Me voilà donc prêt à être recouvert d'un petit toit et travaillé. J'ai hâte de rejoindre l'eau de mer qui n'est plus qu'à quelques mètres de moi.... et commencer enfin ma vie de baroudeur !
Merci aux services techniques de La Foa !




Le sapin de Ouipouin (suite)

Dimanche 11 mars, une étape importante a été franchie. Mission : faire descendre le tronc de pin colonnaire jusqu'à la piste, le couper en deux puis disposer les deux parties de manière à ce qu'un camion grue puisse les récupérer.
Après avoir placé des rondins sous le tronc (en haut sur la photo), on le sangle et on attache les sangles à un palan lui-même fixé à un tronc de manguier en contrebas. Un vérin d'une capacité de 2 tonnes nous permet de modifier le centre de gravité du tronc. Le mastodonte frémit, bouge, puis glisse vers l'aval...
Ça y est, avec un bruit sourd impressionnant, le tronc a glissé pile poil sur la cale du bas afin de ne pas endommager la canalisation d'eau potable qui passe sous le bord de la piste :
Coupé en deux parties de huit mètres puis posé sur cales...

La dernière phase a été la plus délicate. Ça a discuté sec !


La batterie de l'appareil a flanché juste avant le plus spectaculaire : la pose du deuxième tronc parallèlement au premier avec numéro d'équilibristes à la clé.
Tout en avalant un casse-croute, on a ensuite fait des feux sous le tronc pour chasser les insectes qui ont commencé à ataquer les parties qui touchaient le sol.
Mission accomplie dans la matinée, sans blessure, sans creuser le sol et sans couper un seul arbre, grâce à belle coordination de la bande présente ce jour-là : Christophe, Etienne, Rémi, Simon, Stéphane et Yann, et notre super chef de chantier, Joseph. Merci les vieux, merci les dieux, merci la chance et vivement la prochaine étape.

Découverte !

Eh oui, il y avait de la vie avant "la plate"... Ces cartes postales issues des collections du Musée de la ville de Nouméa sont légendées "Retour de pêche à Moindou". Merci à Smol Julie pour cette trouvaille !


La cabane du pêcheur, la pirogue du chasseur



Œuvre de Joseph Poukiou, exposition Habitat nomade, habitat précaire, Musée de la Nouvelle-Calédonie, décembre 2011

Les dieux voyagent en pirogue

Quelques photos glanées lors d'un reportage sur l'île des Pins en 2006 pour le magazine Inter Îles.




La pirogue, moyen de transport universel


Nous venons de prendre connaissance du projet mené par une association bretonne très active pour la conservation du patrimoine et savoir-faire ancestraux liés au bois et sensible à la protection de l'eau : Des hommes et des arbres. "Creuse-moi une pirogue" a réuni des participants de toute l'Europe pour réaliser une pirogue néolithique et une pirogue médiévale selon les techniques des époques correspondantes. Pour en savoir plus, cliquer ici.





D'une façon générale, retrouvez les liens vers les sites qui nous intéressent dans la rubrique "Ça nous parle",  tout en bas de cette page d'accueil.

L'air de l'eau




J’en ai pris des coups dans ma masse
De la source à la passe
Il faut que je surnage
Pour contrôler ma rage

Car voilà je n’ai pas compris
Pourquoi un jour de poisse
Mon flot est devenu sale
Et mon eau dégueulasse

Touche pas à mon eau
Je l’ai dans la peau
Jusqu'au fond de mes veines
Jusqu’au bout de mes os
Je suis de l’eau !

La terre avait tourné, aigrie
Et les hommes détournés d’leur vie
Avaient oublié l’âme
D’où ils tiraient leurs larmes

Polluée par terre, par mer, par air
par erreur, et paresse
Je suis devenue poison
Pour mes propres poissons

Touche pas à mon eau ...

Où sont passés poissons, crevettes
Anguilles et carpettes
Je n’vois passer hélas en bas
Qu’un chapelet de cannettes

Mon flux capté s’est amoindri
Et mon sang a moisi
Abrutie je divague
Empêtrée dans les algues

Touche pas à mon eau ...

Alors maintenant j’ai décidé
Contre vents et tarés
De l’eau faire un usage
Qui puisse passer pour sage

J’ai changé mes manières
Vis-à-vis de ma mère
J’ai retiré mon pied
Du lit de la rivière

Touche pas à mon eau ...

Et voilà qu’à nouveau d’la source
Elle décide de jaillir
Nulle industrie ne pousse autour
Pour polluer notre avenir

De l’eau je veux de l’eau
Si pure de la montagne
Pour que mes plantes se goussent
Et mes enfants s’trémoussent

Paroles & musique : Stéphane Camille & Yann Conny 

Octobre : Silence... On plante

C'est la saison de plantation de l'igname dans nore belle région. Pendant le mois d'octobre, le projet pirogue restera discret, afin de ne pas troubler les gestes sacrés associés à la culture de ce tubercule.
Cette pause laissera au tronc d'araucaria, dépouillé de son écorce, le temps de sécher un peu.

La "ceinture de l'igname" traverse le monde tropical et subtropical. En Calédonie, ce tubercule associé au masculin (mais orthographié au féminin) est l'un des éléments essentiels de la culture kanak. Tout homme est tenu de cultiver son champ d'ignames. Une fois récoltées, elles deviendront nourriture et monnaie d'échange pour les relations sociales et les cérémonies coutumières.

19 septembre 2011 : on retire l'écorce

Pour permettre au tronc de pin colonnaire de sécher, plusieurs membres de l'association ainsi que des cousins de Joseph Poukiou à Oui Poin ont retiré l'écorce de l'arbre. Tronçonneuses, sabres d'abattis, tamiocs (hachettes) et barres-à-mine de diverses tailles ont été utilisés. L'excursion a également permis de présenter le projet de pirogue à voile à tous les tontons présents ce jour-là à l'occasion d'une réunion.
Diverses espèces de fougères et d'orchidées sont acrochées au tronc déraciné.

Erwan, Nomis, Jean-Christophe, Yann et Joseph en pleine action.

Sous l'écorce, la sève de l'araucaria laisse comme de la colle sur les outils et sur les doigts.

Le sapin de Oui Pouin

A la recherche de fûts pour notre projet de pirogue à voile, nous sommes allés observer un tronc de pin colonnaire déraciné par le cyclone VANIA en début d'année. Il est tombé entre deux cocotiers, couché à l'emplacement de l'ancienne tribu de Oui Poin, un peu en amont de la tribu actuelle.
Cet arbre a probablement été planté il y a cent-cinquante ans, lorsque les Anciens, fuyant le littoral sous la pression de la colonisation pénitencière, se sont installés très haut dans la Chaîne centrale. Il est d'ailleurs entouré de très nombreux autres araucarias. A sa base, le tronc fait environ 1,2 m de diamètre.
Nous sommes allés présenter une coutume au chef afin de demander l'autorisation d'utiliser le tronc. Et nous venons d'apprendre il y a deux jours que cette autorisation était accordée à l'association. C'est donc parti pour l'aventure ! Ce blog vous tiendra informé de l'évolution du chantier.

Je suis de l'eau


Voilà une vielle et sublime carte postale dénichée dans une brocante de Nouméa. Si vous regardez bien, vous verrez apparaître quelques personnages cachés.

Koropââ

Elle navigue !

Dans le cadre de la Fête de l'Eau organisée chaque année à La Foa, l'association Lez'Arts a animé un atelier de construction de pirogues de rivières. En quatre jours et demi, deux pirogues de rivière ont été sculptées, avec les conseils précieux de Jean-Philippe Tjibaou, lui-même créateur de la pirogue Vaness (Quai des Arts 2010) et de nombreuses autres embarcations à travers le pays. On n'avait pas vu de pirogues sur la Fo Ha depuis... au moins 60 ans !

Quai des Arts 2010

Nous autres


Bienvenue sur ce blog où vous pourrez suivre  les tribulations et performances ou retrouver les archives de l'association culturelle LEZ'ARTS, animée par divers artistes et professionnels de la région de La Foa, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.